Qu’est-ce que le premier mai ?
En France, le 1er mai est un jour férié ; c’est un jour où l’on ne travaille pas. C’est un congé payé depuis 1947.
Cette journée internationale des travailleurs ou fête des travailleurs est devenue la fête du Travail.
Qu’est-ce qu’on fait ce jour là ?
On passe la journée en famille. On va au marché ou chez le fleuriste pour acheter du muguet, la fleur traditionnelle pour le 1er mai. On offre du muguet à sa famille pour porter bonheur. On regarde les informations à la télévision et spécialement les défilés de syndicats (Unions’ protests) dans les rues des grandes villes. Plusieurs manifestations de travailleurs ont lieu ce jour-là.
Pourquoi offrons-nous du muguet pour le 1er mai ?
Cette fleur est la fleur de Paris. Depuis très longtemps, les Parisiens la vendent pour le 1er mai et toute la France a copié cette tradition.
Depuis quand existe la fête du 1er mai en France ?
Depuis 1889. Les socialistes français ont choisi ce jour ; les ouvriers peuvent tous revendiquer le même jour pour améliorer leurs conditions de travail. A cette époque, leur demande était de ne plus travailler 8 heures par jour.
En 1890, des manifestations similaires ont lieu dans plusieurs pays. La fête du travail est créée.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la fête du Travail, regardez cette courte vidéo sur la coutume d’offrir du muguet, extraite de l’émission Karambolage sur Arte :
Vidéo :
Transcription de « La fête du 1er mai en France »
Aujourd’hui, c’est le premier mai, jour de la fête du travail. En France comme ailleurs dans le monde, les défilés se sont déroulés dans une atmosphère souvent bon enfant. Et pourtant, juste en ce moment, à Lyon, Klaus et Bernadette sont en train de se crêper le chignon…
Klaus est un étudiant allemand arrivé depuis peu en France. Ils ont passé la journée ensemble, main dans la main. Mais voilà, Klaus ne lui a pas offert de muguet !
Oui, on est le premier mai, tout le monde offre du muguet, sauf toi ! Klaus ne comprend rien à cette colère, pour lui, le muguet est une herbacée toxique qui prospère dans les sous-bois et qu’on utilise pour fabriquer des médicaments pour le coeur. C’est tout.
En France, on défile le premier mai, un brin de muguet à la boutonnière. Et on offre un, deux, ou trois brins de muguet aux gens que l’on aime bien. Ça n’est pas difficile à trouver car il y a des étals à tous les coins de rue. On a l’impression que chaque association vend son muguet : le parti Communiste, la Croix-Rouge, la SPA, et puis, les particuliers, surtout les particuliers. Car, en France, le premier mai, n’importe qui peut aller chercher du muguet dans les bois et en vendre dans la rue.
Ce n’est pas vraiment légal, mais c’est toléré par la police, car la tradition existe depuis trop longtemps maintenant.
La légende dit que le muguet fut créé par Apollon, pour que les neuf muses puissent poser leurs pieds délicats sur un doux tapis. Au Moyen-Age, au mois de mai, on prit l’habitude d’accrocher du muguet au-dessus de la porte de sa bien-aimée. Mais c’est le roi Charles IX qui, à partir de l’an 1560, aurait offert le premier jour du mois de mai un brin de muguet en guise de porte-bonheur aux dames de la cour, souhaitant qu’il en soit ainsi chaque année. Une douce idée. De cette époque date d’ailleurs un très joli verbe : « mugueter » qui signifie « vouloir séduire », « courtiser ».
En 1890, lors de la première manifestation ouvrière du 1er mai, les manifestants qui revendiquent la journée de travail de huit heures portent au revers de leur veste un triangle rouge. Un triangle qui symbolise le découpage de la journée en trois parties égales : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil et 8 heures d’éducation et de loisirs. Petit à petit, le triangle est remplacé par une églantine rouge qui est elle-même remplacée, en 1907, par le muguet porte-bonheur. Et le premier mai 1936 on vend, pour la première fois, du muguet cravaté de rouge, dans les rues. Un muguet qui porte bonheur au Front Populaire puisqu’il gagne les élections, 2 jours plus tard ! Le muguet est alors vraiment devenu un symbole de la lutte des classes.
Deux traditions se chevauchent donc le premier mai : l’une courtoise, l’autre politique qui donnent au premier mai français un parfum original et délicat.
Texte : Nikola Oberman, émission Karambolage sur Arte